Les chevaux de trait sont depuis longtemps un pilier de l’agriculture, du transport et du travail en France. Avec plus de 45 races de chevaux de trait dans le monde, la France se démarque avec neuf races distinctes, chacune avec ses propres caractéristiques, son histoire fascinante et sa contribution précieuse au patrimoine génétique et culturel du pays. Dans cet article, nous explorerons en détail Le TOP 10 des races françaises de cheval de trait, dévoilant leurs origines, leurs traits distinctifs et leurs usages actuels.
Sommaire :
L’Ardenais
Originaire du quart Nord-Est de la France, l’Ardenais, comme son nom l’indique, tire ses racines de la région d’Ardenne. Ce cheval de trait a une longue histoire en tant que partenaire de travail essentiel. Historiquement, il a été utilisé dans les mines du Nord de la France, où sa force impressionnante était mise à profit pour transporter des charges lourdes. Mais l’Ardenais ne se limite pas au travail des mines. Sa morphologie robuste, son endurance et sa docilité en font un choix idéal pour diverses activités, de l’attelage au débardage forestier. Sa capacité à s’adapter à différentes tâches en fait un atout inestimable dans le monde moderne.
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L’Auxois
Le cheval Auxois tire son nom de la région d’Auxois en Bourgogne. Son histoire est étroitement liée à la Bourgogne et à son travail agricole. Il est le résultat d’un croisement entre des chevaux locaux bourguignons et des étalons Ardennais, ainsi que des Traits du Nord. L’Auxois partage de nombreuses caractéristiques avec l’Ardenais, notamment sa robustesse, son endurance et sa docilité. Cependant, il a son propre charme et ses particularités. Les éleveurs ont longtemps apprécié l’Auxois pour sa capacité à travailler dans les champs, à tirer des charges lourdes et à coopérer avec l’homme. Aujourd’hui, il reste un choix populaire pour la traction, l’agriculture et même le tourisme attelé.
Le Boulonnais
Le Boulonnais, originaire du Pas-de-Calais, est souvent considéré comme le « pur-sang » des chevaux de trait. Son histoire remonte à plusieurs siècles, et il a été influencé par des apports de sang oriental lors des croisades et de l’occupation espagnole. Le Boulonnais se décline en deux types principaux : le Grand Boulonnais, un grand cheval puissant utilisé au XIXe siècle pour travailler les terres à betteraves et pour le transport, et le Mareyeur, ou Petit Boulonnais, un cheval endurant et léger qui était essentiel pour le transport rapide du poisson entre Boulogne-sur-Mer et Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Traditionnellement, la robe des Boulonnais est de couleur gris-blanc, ce qui permettait de les identifier plus facilement la nuit lors du transport du poisson. Aujourd’hui, le Boulonnais brille dans la traction utilitaire et de prestige, la monte et le débardage.
Le Breton
Le cheval Breton, originaire de Bretagne, est un petit soldat au grand cœur. Sa robe alezane ou aubère est caractéristique, tout comme sa résistance, son énergie et sa docilité. Le Breton est un choix populaire pour l’attelage, que ce soit pour le loisir ou la compétition. Il excelle également dans l’agriculture, en particulier pour des travaux de précision dans les cultures légumières. En 2012, les Bretons représentaient près d’un tiers du cheptel total de chevaux de trait en France, ce qui les place juste derrière les Comtois en termes d’effectifs.
Le Cob Normand
Le Cob Normand, à la robe alezane, baie ou noire pangarée, est un cheval de trait à la morphologie unique. Son histoire est étroitement liée à celle du Carrossier jusqu’à la moitié du XXe siècle. Le Cob Normand descend de la même jumenterie d’où proviennent les Anglo-Normand, qui se sont différenciés en trois groupes : le Selle français, le Trotteur français et le Carrossier, qui deviendra plus tard le Cob Normand. Ce cheval se caractérise par sa volonté, son énergie, sa rapidité dans ses allures et sa souplesse. De nos jours, il est principalement utilisé pour l’équitation de loisir et l’attelage de loisir ou de compétition, où son allure et sa finesse sont appréciées.
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Le Comtois
Le Comtois est le cheval de trait par excellence en France, représentant 37% du cheptel total de chevaux de trait français. Ses origines remontent à la Franche-Comté, où il a été influencé par les chevaux importés par les Burgondes au Ve siècle, ainsi que par des étalons orientaux pendant l’occupation espagnole de la région. Les Comtois se distinguent par leur robe foncée ou cuivrée, leurs crins lavés, leur douceur, leur générosité, leur bravoure et leur capacité à s’adapter à différents climats. Aujourd’hui, ils sont principalement utilisés pour l’attelage, les travaux de la vigne, l’agriculture et le débardage en forêt.
Le mulassier Poitevin
Le Trait Poitevin, également connu sous le nom de Mulassier Poitevin, est une race malheureusement menacée. Son histoire remonte au XVIe siècle, dans le Marais du Bas Poitou, où il est né de la sélection naturelle sur plusieurs siècles. Les juments locales ont été croisées avec des étalons Brabançons, apportés par des ingénieurs hollandais venus pour assécher le marais poitevin à la demande du roi Henri IV en 1599. Le Mulassier Poitevin se caractérise par son élégance, sa docilité, sa robustesse et son adaptation aux zones humides. De nos jours, il trouve sa place dans l’attelage de loisirs, la monte, la randonnée, le travail agricole traditionnel, la traction, le maraîchage, le débardage, le portage et même la production de mules poitevines.
Le Percheron
Le Percheron est probablement l’une des races de chevaux de trait françaises les plus célèbres, tant en France qu’à l’étranger. Cette race se distingue en deux types : le Trait et le Diligencier. Le processus de sélection du Percheron a souvent fait appel à des étalons arabes, ce qui a donné naissance à un cheval à la fois puissant et élégant. Les Percherons peuvent peser de 500 à 1200 kilos et mesurer entre 155 et 185 centimètres au garrot. Ils sont connus pour leur esthétisme, leur gentillesse, leur force et leur puissance. De nos jours, le Trait Percheron est utilisé dans l’agriculture, la traction et l’attelage, ainsi que dans les travaux urbains, notamment le ramassage scolaire, la collecte des déchets et l’entretien des espaces verts.
Le trait du Nord
Le Trait du Nord, anciennement connu sous le nom de Trait Ardennais du Nord, est l’un des plus grands chevaux de trait, atteignant une taille au garrot pouvant atteindre 1,90 mètre. Il partage des caractéristiques avec le Trait Belge et le Boulonnais, qui lui ont apporté poids, taille, force supplémentaire, élégance et nervosité. Le Trait du Nord est réputé pour sa gentillesse, sa douceur, sa vigueur, son énergie et sa résistance. De nos jours, il est utilisé dans une variété de domaines, notamment les travaux des champs, l’attelage, le maraîchage, le débardage et même la monte.
Le trait du Cotentin
Le Trait du Cotentin est une race de chevaux de trait originaire de la région de Normandie. Et plus particulièrement de la presqu’île du Cotentin. Ce cheval se caractérise par sa stature imposante, sa force et son tempérament docile. Il a été utilisé traditionnellement pour le travail agricole, le débardage en forêt et l’attelage. Le Trait du Cotentin présente une robe généralement baie ou alezane, avec une crinière abondante. Sa polyvalence en fait un excellent choix pour diverses tâches, de l’agriculture à la traction utilitaire. Bien que cette race ne soit pas aussi répandue que certaines autres. Elle représente néanmoins un patrimoine génétique précieux et une contribution importante à la culture équine française.
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Quelques faits sur les chevaux de trait
Les chevaux de trait sont impressionnants par leur force et leur capacité de travail. En moyenne, un cheval de trait peut tirer jusqu’à 1,5 fois son propre poids. Ce qui signifie que certains d’entre eux peuvent tracter entre 750 et 1500 kilos !
Lorsqu’ils sont attelés, les chevaux de trait se déplacent généralement au pas. Ils vont à une vitesse moyenne de 3 à 6 kilomètres par heure. Leur puissance réside dans leur endurance et leur capacité à maintenir un rythme constant sur de longues distances.
Le débardage est une activité ancestrale. Elle permet aux chevaux de trait de travailler en collaboration avec les humains. Le but est d’accéder à des zones inaccessibles aux machines, comme les pentes forestières. Guidé par un homme à pied, le cheval de trait utilise une chaîne pour tracter les troncs d’arbres coupés par les bûcherons. Une démonstration parfaite de la symbiose entre l’homme et l’animal.
Le cheval de trait aujourd’hui
Aujourd’hui, les chevaux de trait connaissent un regain d’intérêt. Ils jouent un rôle essentiel dans les activités de traction de loisirs et de compétition. Le cheval de trait offre aux gens l’occasion de renouer avec la tradition du travail avec ces majestueux animaux. De plus, ils représentent une alternative écologique aux machines pour le travail agricole. En effet, comme dans certaines conditions particulières :
- sur des terrains en pente ou de petite taille,
- ainsi que pour le labour de la vigne.
De nombreuses collectivités ont recours à leurs services. Ils permettent d’entretenir les espaces verts, collecter les déchets ou encore pour le débardage en forêt de manière écologique. Cela montre que le cheval de trait a encore de nombreuses contributions à apporter à notre société moderne.
En conclusion,
Les dix races de chevaux de trait en France sont bien plus qu’une simple force de travail. Elles représentent un patrimoine génétique et culturel diversifié, une histoire riche et une contribution continue à la société. Ces chevaux majestueux méritent d’être célébrés et préservés pour les générations futures. En tant que témoins vivants de notre passé et acteurs essentiels de notre présent. Que ce soit dans les champs, les forêts, les villes ou les activités de loisirs, les chevaux de trait restent une source de fierté nationale. Il représent encore un lien précieux entre l’homme et la nature.